mardi 9 septembre 2014

La dernière ligne droite

Le temps d’envisager notre départ devient peu à peu une réalité. Et oui, on sait que ça va arriver mais on se rend compte que c’est vrai quand il nous reste moins d’un mois. Nous partons de Cromwell le cœur lourd de quitter George et Molly.
Nous les quittons avec en tête un objectif : visiter les deux dernières régions qui forment la pointe sud de la Nouvelle-Zélande : le Fjordland et les Catlins.

Allan - Première nuit du roadtrip - Queenstown

Pour nous remercier de notre aide sur le Queenstown Bike Festival, Geoff nous offre une croisière sur le plus connu des fjords néo-zélandais : le Milford Sound ou Piopiotahi en Maori. Pour le coup on fait les touristes, flemme de faire 300kms dans la journée, on se laisse tenter par un tour en bus qui nous conduira de la ville la plus proche, Te Anau, à l’embarcadère.
On tombe sur un chauffeur très gentil, très kiwi. Elodie ne se remettra jamais d’une de ses blagues. Saviez-vous qu’un alpaga est en réalité le croisement entre un mouton (sheep en anglais) et une girafe ? Et bien si, ce sont des sheerafes !
Robin remet en doute toute sa personnalité. Si Elodie rigole à ce genre de blague, qu’est-ce que ça peut vouloir dire sur son niveau intellectuel ? Est-ce qu’elle rigole à toutes les blagues, ou bien seulement à celles du plus bas niveau ?

Lac miroir sur la route de Milford Sound. Ce ne sont pas les montagnes que l'on a pris en photo mais l'eau du lac !

Nous arrivons à destination après deux heures de route et la traversée d’un tunnel interminable d’au moins un km de long. Oui, les kiwis sont particulièrement fiers de ce tunnel, il faut dire qu’il doit en avoir trois dans tout le pays. Bref, nous arrivons sur le ponton et embarquons dans le seul bateau à voile du port. 
Il s’agit en fait d’un bateau à touristes sur lequel on a planté deux mats pour donner un air plus « marin » à la croisière. Ne soyons pas mauvaise langue, on aura profité de ces jolies voiles pendant au moins vingt minutes sur les deux heures de croisière.
Nous sommes chanceux, le beau temps est au rendez-vous. Car Milford bas des records pluviométriques avec en moyenne 189 jours de pluies et presque 7 mètres d’eau par an.
Le décor est spectaculaire, des montagnes aux formes abruptes jaillissent de l’eau un peu partout autour de nous, des phoques apprécient également le spectacle sur quelques rochers bien chauffés par le soleil. On ne regrette pas le détour.

Milford Sound - Piopiotahi
Milford Sound tient son nom de la ville d'origine galloise du colon John Grono ayant découvert ces terres en 1912. Cependant les Maoris pensent avoir découvert le lieu il y a plus de 1000 ans lors de leurs expéditions pour trouver la pierre verte sacrée (jade) ou pounamu. Piopiotahi tient son nom de l'oiseau piopio, aujourd'hui éteint. La légende raconte que le demi-dieu Maui-tikitiki-a-Taranga serait mort pendant sa tentative afin d'obtenir l'immortalité pour le genre humain. Pour gagner cette immortalité il partit avec son compagnon, un piopio, traverser le corps de la déesse de la mort en entrant par son ventre pour en ressortir par sa bouche. Après leur échec, l'oiseau, témoin de la mort de Maui, s'envola dans Milford Sound pour pleurer la mort de son ami.

Milford Sound - Piopiotahi


Bref, on en prend plein les mirettes et on se met à la place des colons qui ont découvert cette terre. En parlant d’eux, à leur arrivée ils ont renommé tous les monts, cascades, bout de terre par leur nom ou celui de leur épouse. Comme l'exemple de la cascade Sterling, nommée ainsi par un capitaine de navire en l'honneur de sa femme. En connaissant sa femme et du fait qu'elle soit juste à côté de lui, il n'aurait apparemment pas vraiment eu le choix s'il ne voulait pas dormir avec les phoques ce soir là.
L’une des montagnes de Milford domine le fjord du haut de ses 1683m d’altitude : le Mitre peak ou Rahotu en maori. Environ 550 000 touristes passent ici tous les ans et probablement tous repartent avec sa photo sur leur Nikon ou autre Canon... Et ils repartent avec une vision pour le moins originale de ce fameux « Mitre Peak » car on leur fait croire durant la croisière que Rahotu signifie pénis en maori. Bref, après quelques recherches, Rahotu tient son origine d’un homme légendaire de l'ancien temps dont la conduite aurait mérité une mitre. Son courage n’a pas été représenté par autre chose qu’une mitre. 
Pas très exotique tout ça au goût de certains tours touristiques. Pour rendre le tout un peu plus attrayant on va donc remplacer l’histoire de la coiffe par une partie de l’anatomie masculine… Pourquoi pas !



Milford Sound - Mitre Peak à gauche
Manapouri - Doubtful Sound
Après deux heures de sieste intense dans le bus du retour nous voici de retour à Allan. Nous continuons notre route vers le sud et nous arrêtons admirer un autre fjord quelques kilomètres plus loin : le Doubtful Sound. Le point de vue n’est pas des plus horribles.

Petite parenthèse « sciences naturelles » :
Vous aurez surement remarqué que l’on parle de Milford « Sound » et de Doubtful « Sound ». Les personnes ayant donné leur nom à la quinzaine de fjords du sud de la Nouvelle-Zélande se sont trompés. « Sound » désigne une ancienne vallée creusée par une rivière envahie par l’océan alors que fjord est une ancienne vallée glacière envahie par un océan. Tout ça pour dire que ce sont d’anciens glaciers immenses se déplaçant de six mètres par jour qui ont dessinés ces fjords.
Fin de la parenthèse.




Nous nous dirigeons vers la pointe la plus au sud du pays : la « Slope point » pour y chercher un indice que nous aurait laissé notre ami Allemand Robert, grand amateur de bière. Nous passons la nuit dans un camping avec des petits veaux pour nous tenir compagnie et nous lécher les doigts. On retrouve ici le même type de paysages qui nous ont marqués à notre arrivée en NZ entre pâturages à perte de vue et quelques forêts endémiques.



Kaka point - Pensée pour Gaspard
Nous nous retrouvons maintenant plus proche de l’antarctique que de l’équateur. On parcourt la piste longeant le bord de mer, on s’arrête pour une photo « Kaka point » et nous retrouvons à Curio Bay.

On trouve un petit coin pour passer la nuit sur une petite péninsule au milieu de nulle part. Il fait bon vivre au milieu de nulle part au final.
Curio Bay fait parti des quelques endroits au monde où l'on peut observer le manchot à œil jaune, en voie de disparition. Contrairement à ses congénères ce type de manchot n’aime pas trop la compagnie et ne vit pas en colonie. Nous procédons donc à un repérage des lieux dans l’après-midi avant d’y retourner pour le coucher du soleil, moment propice pour en apercevoir un.
Ces petites bestioles ont choisi un endroit peu ordinaire pour faire leur nid : c’est au milieu d’une forêt fossilisée de 180 millions d’années que l’on retrouve des traces de notre cible. Pour un manchot qui ne veut pas être repéré il devrait songer à laisser un peu moins d’excrément sur son passage. Enfin c’est juste un conseil.
On profite de notre repérage des lieux pour embêter quelques autres créatures à plumes qui selon Robin feraient des cris de cochons quand on leur court après...

Huitriers - Curio Bay

Le soleil décline, nous enfilons nos chaussures et crapahutons le long de la baie. Pour trouver quelques autres curieux venus apercevoir la bête. Nous grimpons sur un rocher pour ne pas être sur la route du manchot et c’est à ce moment-là que nous apercevons celui que l’on attendait tant. Tout le monde esquisse un premier un sourire, il semble hésiter à sortir de l’eau puis prend son courage à deux nageoires pour sauter sur la berge. Un deuxième sourire s’impose à la vue du pingouin se dandinant le long de la roche et secouant son popotin histoire de pas rentrer complètement trempé dans son nid douillet. Un troisième sourire, inévitable, lors d'une montée des marches plus ou moins glamour, en sautillant à pieds joints. Nous sommes aux anges.

Pingouins à oeil jaune - Curio Bay

McLean Falls
Nous commençons notre remontée vers le nord avec quelques petits stops comme la Nugget point ou encore les McLeans Falls. Nous retrouvons la civilisation au bout d’une dizaine de jours dans la ville de Dunedin, on en profite pour faire quelques courses de fin de voyage et pour se faire un dernier ciné avec quelques petits popcorns et autres mis-en-bouche.

Ca y est la fin de l’aventure approche à grand pas, nous
retournons à Queenstown, vendons notre précieux Allan à un autre backpacker français (oui encore un français !) et réservons notre billet d’avion pour la Thaïlande ! Oui, nous faisons un petit break au soleil avant de rentrer manger du camembert, en hiver, encore.
Pascale nous ouvre les portes de sa maison encore une fois pour nos dernières nuits dans le pays.

Nous nous envolons demain matin, après quelques difficultés à contenir toutes nos affaires en moins de 20kg en soute ! Challenge accepted.

See you soon NZ !

Cheers,

Robin and Elodie.


Pour plus de photos de notre dernier raodtrip en Nouvelle-Zélande cliquez-ici !

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