samedi 17 août 2013

Pierre qui roule n'amasse pas kiwi.




Paf ! Nous retrouvons Jessica, une autre amatrice de Camembert rencontrée à Auckland.
Sans oublier Roger, son nouveau mais fidèle destrier flambant neuf. Enfin il était flambant neuf en 1988.

Un peu écoeurés des kiwitiers, nous focalisons notre recherche de travail sur les vignobles.

Histoire de laisser un espace appréciable entre nous et notre généreux précédent contracteur, nous partons à l'autre bout du pays. Oui on aurait pu trouver les mêmes jobs à 2h de route, dans la Hawkes Bay, rester dans l'ile Nord où l'hiver est chaud et ne pas rouler 1500 kms en 5 jours mais choisir la facilité ne serait-il justement pas un tantinet trop facile ?

Armés de notre logique imparable nous entassons nos affaires dans Roger et Peggy et nous partons !

Au programme, tour de la péninsule Est de la Bay of Plenty et petit détour par l'East Cape, le cap de plus à l'Est... du monde !
Petit passage par la Hawkes Bay à Napier et Hastings deux villes côte à côte, détruites lors d'un tremblement de terre en 1931 et reconstruites à la mode de l'époque Art Déco. Nous y reviendrons en février pour le festival du même nom, où toute la ville, ses habitants et ses véhicules rajeunissent d'un petit siècle pour retrouver cette époque.

Passage expéditif par Wellington pour prendre le ferry et nous rendre dans l'ïle du Sud.


Quelques paquets de bonbons et quelques centaines de kilomètres plus tard, des centaines d'hectares de vignobles s'offrent à nous.
Bon en fait, ça ne s'est pas vraiment passé comme ça.
Sur la route qui longeait le bord de mer nous nous sommes aperçus que les rochers poilus bord de l'eau étaient sensiblement plus mous que des rochers classiques. Et accessoirement plus poilu.

Bref il a fallut solliciter l'intégralité de nos neurones pour comprendre qu'il y avait des centaines de phoques le long de la route. Nous nous sommes donc livrés à un véritable shooting photo de top models (mous et poilus) dans les règles.
« Lève la nageoire ? Biiiiien. Plus sexy la pose là, regarde bien l'objectif. Voilààà. Redresse tes moustaches ! Parfaiiiit !»

Nos directives artistico-photographiques les ont très peu émus pour tout dire.
A l'exception d'un « ÖÖÖÖN ! » lâché par un phoque qui estimait que le bipède blond s'approchait un peu trop près de son lieu de sieste.




Arrivée à notre destination au soir, Waipara à 50kms de Christchurch.
Cette énième nuit dans la voiture au bord de la mer et les 3 petits degrés celcius en dessous de 0 nous font réaliser plusieurs choses :
- L'invention du matelas est fondamentalement quelque chose de Bon dans l'histoire de l'humanité ;
- Le fait de dormir allongé est plutôt addictif et finit vite par manquer ;
- -3° c'est plutôt frais.

On a pourtant envisagé plusieurs stratégies.
Dans le duvet ça va. Mais le problème est : comment respirer ?
Sortez le nez et hop, 10 minutes après vous vous trimbalez un glaçon au milieu de la figure.
Restez la tête au chaud planquée dans le duvet et vous manquerez d'air. Et puis mourir étouffé par l'odeur de ses propres chaussettes n'est pas très réjouissant (quoique tout bien réfléchi c'est probablement mieux qu'avec les chaussettes de quelqu'un d'autre).
Bref, en quelques longues 8 heures nous n'avons pas trouvé la solution ; dormant la capuche sur la truffe, une petite bouche en trompe dépassant à peine du duvet, comme un poisson pas très certain de la comestibilité de la croquette flottant en face de lui.


Le lendemain, après avoir fait le tour des motels, campings, backpackers et autres campgrounds, nous rencontrons Sandi et Colin, couple très sympathique ayant aménagé une partie de leur garage en habitation.
C'est dans ces 20m² que nous vidons nos 30m² d'affaires entassés dans la voiture.

Nous voilà confortablement installés et nous débutons notre nouvelle mais fulgurante carrière dans la taille de vigne.


Petite anecdote sur le métier d'inventeur en Nouvelle-Zélande : génie ou crétin ?

Première idée (ceux qui ont suivi auront probablement remarqué la chose) : le point le plus à l'Est du monde. Sur un globe. C'est pas la meilleure invention de ce début de 21ème siècle ça ?

Et jusqu'ici nous n'avions jamais trop saisi l'expression « Il/Elle n'a pas inventé l'eau tiède » pour qualifier quelqu'un de joyeux abruti. On comprend enfin ! On ne trouve que des lavabos avec un robinet différent pour l'eau froide et pour l'eau chaude.
Au choix, 3 ou 60°, faites vos jeux.
Mais c'est là qu'entre en jeu un quelconque génie méconnu pour inventer... l'accessoire-qui-génère-de-l'eau-tiède ! 


Pour le diaporama de ce superbe road trip cliquez ICI ! 

Suite à un petit incident le diaporama de l'article précédent "Kiwi fruit, Salute!" n'avait pas fonctionné, ne vous inquiétez pas le voici fin prêt juste ICI !




Robin et Elodie

samedi 10 août 2013

Kiwi fruit, salute !

Ça y est, nous partons à dos de Peggy en direction de la Bay of Plenty et plus précisément d'Opotiki.

Travail et hébergement trouvés par sms (ils sont à la page, eux !).
Après quelques intersections ratées, quelques demi-tours et enfin quelques pleins (Peggy est plutôt gourmande), nous arrivons à notre palace.

Pour une meilleure compréhension et avec nos excuses auprès des puristes, nous vous proposons un encart sur l'emploi de saisonniers en Nouvelle-Zélande.
Prenez deux backpackers qui cherchent un emploi et ajoutez-y un employeur (ou plutôt quelqu'un désirant faire effectuer une tâche).

Dans notre cas, il s'agit de Mel et Steven, couple Australo-Kiwi très gentil. Ils sont propriétaires. Mais en même temps contracteurs, c'est à dire qu'ils s'occupent de trouver des employés à d'autres propriétaires.
Sauf que là, avec d'autres propriétaires, ils ont employé un contracteur afin de s'occuper de plantations qui ne leur appartiennent pas. Surement pour la bonne raison que les plantations en question appartiennent à leur propriétaire, qui de toutes façons embauche lui même (cela fait de lui un contracteur également ?) des superviseurs qui travailleront avec les employés et le contracteur pour s'assurer que ce dernier fait bien son boulot par le biais des employés qui font bien le leur.

En gros, on taille des kiwitiers, on sait pas trop pour qui ni à qui ils appartenaient.


Arrivée à notre hébergement, à la fermeuh. Une petite caravane entourée de coqs pas très précis sur les horaires, de poules que l'on se fait un plaisir de courser (fallait savoir voler!), de moutons que l'on gratouille, de vaches et veaux que l'on prend en photo plus qu'il n'en faut, de canards qui pondent des œufs bleus, d'un taureau que l'on approche pas et d'un autre couple Australo-Kiwi. Que l'on approche.

Cuisine et salle de bain se trouvent dans une petite bicoque (où dort l'autre couple).
Premier constat, l'accent Australien et Robin, c'est moche à voir.
Deuxième constat, froid.
Pour le reste, le paysage est magnifique. Les vaches font meuh et les moutons bêlent, parfait.






Début du travail le lendemain. Finalement non, il y a déjà un tchèque et un italien à former au travail, on ne veut pas de nous dans les pattes aujourd'hui.

Pas de soucis, nous partons nous promener du côté de Whakatane, en face de la White Island,  apparemment le volcan le plus actif du pays.
Il faut dire qu'il est actif 24/24, difficile de faire plus. C'est aussi apparemment le seul volcan actif maritime qui a la bonne idée de ne pas être sous l'eau.

Bon enfin au final on en parle mais vous n’aurez pas de photos puisqu'on y est pas allé.
Excursion avec guide oblige, portefeuille garni de rigueur.




Mercredi matin, nous sommes fin prêts pour martyriser du kiwitier, sécateur dans le holster, élastiques et clips dans les poches respectives, désinfectant de sécateur à la main.

Première journée non payée, il faut bien apprendre le métier.

Ce qu'il fallait savoir c'est que le reste des 8 jours suivants ressemblerait plus ou moins au premier. Management à l'Indienne, travail de 8h30 à 17h30 avec pour seul arrêt une pause de 15 minutes pour manger. On en vient à regretter RTT, congés payés, SMIC, et autres conventions collectives qui sont si cher à nos petits cœurs d'amateurs de grenouilles (ou pas).

En fait, il existe un SMIC horaire en Nouvelle-Zélande, nous sommes justes tombés sur la mauvaise personne qui nous aura fait tourner en bourrique jusqu'à la fin.

Nos ardeurs de tailleurs de kiwitiers copieusement refroidies, nous lui tirons notre révérence pour aller s'abîmer les doigts sous des cieux plus cléments (et accessoirement plus rémunérateurs).

A part des doigts gonflés comme des saucisses de Strasbourg importées, une allergie chronique au sécateur et quelques crises paranoïaques devant les étalages de kiwis dans les supermarchés, tout va pour le mieux.



Pour plus de photos d'Opotiki & environ cliquez ici !




Robin et Elodie

mardi 6 août 2013

Parce que nous aussi on veut adopter un cochon.

Certaines personnes nous ont fait promettre de ne pas agrandir notre famille en Nouvelle-Zélande. Les voilà déçus car nous sommes heureux de vous annoncer l'heureuse arrivée de Peggy ! S'il s'agit d'un prénom quelque peu porcin, nous lui trouvons tout de même un certain charme. Andréa est de notre avis puisqu'en tant que marraine, c'est elle qui l'a baptisée sur les gravel roads.

Nous avions le choix entre plusieurs voitures ou plutôt plusieurs clichés culturels. D'un côté un couple de Français, propriétaire d'un van, qui nous fait marcher un temps certain jusqu'au lieu de rendez vous qu'il a lui même fixé ; nous laisse poireauter et finalement change d'avis et nous laisse en plan. Peut être pour épouser la cause du gréviste le plus proche.
Ensuite un suisse, propriétaire d'un break. D'un naturel relax il ne souvient plus très bien du nombre de roues que possède sa voiture, de l'historique des travaux fait dessus car après l'avoir obtenu pour quelques noisettes il aimerait la revendre pour l'équivalent de tout le chocolat du pays.
Enfin, une allemande propriétaire du même break. Factures à l'appui, tarif compétitif, entretien nickel, elle nous décide de nous laisser tenter par ce petit cliché si facile associant allemand et automobile.
Après tout on ne sait jamais, les clichés ont sûrement une petite part de vérité ?

C'est ce que finit par ce dire ce petit couple de français qui passe son temps à râler et à papoter, à demander tous les détails possibles sur les véhicules alors qu'il n'y connaît rien.




C'est au volant de notre nouvelle amie motorisée (et manuelle !) ronronnant comme un chat (mais un gros) que nous quittons Andréa, triste de se séparer de sa compagne de voyage pour rentrer en Europe.





Anecdote sur les clichés : parfois, lorsque l'on se présente en tant que Français on nous demande où sont les bombes. Généralement il nous suffisait de regarder notre interlocuteur avec des yeux de merlan frit pour qu'il explique de lui même sa blague, déçu. On va voir si vous faites le rapprochement suffisamment rapidement pour ne pas avoir l'air con dans la conversation !
La réponse sera dans les commentaires de l'article.



Robin et Elodie.