samedi 21 septembre 2013

Hors Série n° 1

Cet article sera un peu différent des précédents. Nous nous sommes dit qu'il serait sympa de vous présenter un peu plus le contexte dans lequel nous évoluons. 
Voici donc le hors-série n°1 concernant les rencontres/faits plus ou moins notables des mois de juillet
et août. 

Enjoy ! 

Robin et Elodie

jeudi 5 septembre 2013

Silence, ça tremble !

Le temps est une notion flexible. Nous avons par exemple 10h de décalage avec la France ici. Mais en même temps 6 mois puisque nous quittons l'hiver lorsque vous quittez l'été. Tout ça pour dire que du coup, sur le blog on est plus à un mois près. Admettons que l'on soit début août donc.

Après deux jours de travail, PAF ! weekend. Parfait.
Nous partons en direction de Christchurch pour y flâner et s'y réapprovisionner en cochonneries diverses et pas très variées.

Un peu spécial.

Tout d'abord nous traversons Belfast.
Au prix d'un effort surhumain nous comprenons que nous ne sommes pas en Irlande mais dans une banlieue homonyme.

Ensuite nous tournons en rond une petite heure, cherchant désespérément le centre ville qui devrait se trouver au bout de notre nez à en croire les panneaux indicateurs. Il n'y a pourtant qu'une immense zone industrielle, zones de travaux, engins de chantiers, sols en gravats et murs en conteneurs type transport de marchandises à la pelle (c'est le cas de le dire).
Au prix du deuxième effort surhumain de la journée (on est pas habitués à en faire autant), nous comprenons que la zone industrielle n'en est pas une.


Les murs de conteneurs maintiennent des façades croulantes mais à conserver, les engins s'affairent à broyer, aplanir, détruire et reconstruire ce qui doit l'être, les parcelles de sols en gravats indiquent les emplacements où se dressait un bâtiment désormais détruit et les zones de travaux sont, pour le coup, vraiment des zones de travaux
Deuxième ville du pays, les scientifiques du coin ont eu la joie de découvrir une faille mal bouchée lors de son réveil pour le moins brutal en 2010. En février 2011, un autre séisme fini les bâtiments fragilisés et se paye le luxe de devenir le deuxième séisme le plus violent depuis celui de 1931 à Napier.
Depuis la faille semble jouer régulièrement au Bâtiment Musical (quand la musique s'arrête mieux vaut être dehors).

Du coup la visite est du genre rapide.


Programme pour les semaines à venir dans le coin : accrocher des branches de vignes sur les câbles tendus à cet effets.

Si tout se passe bien on devrait faire dans les 15 000 pieds de vignes dans le mois. Et nous avons calculé que nous coupons 12 500 fois par jour chacun avec notre fidèle sécateur.
Les plus observateurs remarquerons que ça semble répétitif.
Cela dit le staff est très sympa et les moutons qui naviguent entre les vignes nous tiennent compagnie à coup de « Bêêêh » savament dispensés à des moments clés de la journée.


Que demander de plus ? Du beau temps.

Nous ne sommes d'ailleurs pas obligés de travailler quand il pleut.
Il faut avouer qu'il est plus agréable d'avoir la truffe au vent par une journée de beau temps, à contempler les montagne en arrière plan tout en attachant quelques branches à portée de patte. Le tout en pataugeant gaiement dans une mer de crottes de mouton, un grand sourire béat sur le visage car en train d'admirer la déception à l’état pur aux fond des yeux d'Elodie, sa botte à la semelle éventrée et sa chaussette parfumée au Migon®.
Y a des petits plaisirs comme ça qui agrémentent si bien une journée.
Et encore je ne parle pas du dernier éternuement en date ! Un espèce d'Aaatcha...Kaï ! À la suite duquel on retrouve Elodie bloquée dans une position improbable. Qui d'autre est capable de se faire un lumbago en éternuant ?
Remarquez, Jessica nous a bien raconté qu'elle s'était a moitié assommée sur la table devant laquelle elle était assise en éternuant... Pas mieux.
Bref on s'occupe comme on peut.

Nous avons d'ailleurs débattu d'un bon nombre de sujets sensibles
pour passer le temps. Entre autre "L’ornithorynque est-il le parent du canard et du castor ou leur croisement raté ?", "Qu'avait fumé la première personne à avoir mangé un oeuf de poule ?" et autres réflexions du style :
" - T'imagines, on ne perçoit peut être pas les mêmes couleurs entre être humain en fait ?
-Par exemple le vert de l'herbe là bas tu le vois comment ?
- Plutôt... vert.
- Ah. Pareil."

Mais ça, c'est quand il fait beau.

Quand il pleut ça ressemble des fois un petit peu à l'enfer. Pas l'enfer brûlant peuplé de vilaines créatures rougeâtres, tridents et coups de soleil à la pelle sans avoir la possibilité de mettre de crème solaire. Non.

Le vrai, le réel.

L'enfer des contrariétés.

La fine équipe de Waipara Hills


Ça ressemble à une journée banale au premier abord. Mais petit à petit Elles arrivent lentement, patiemment. Les Contrariétés.

Pas de grandes contrariétés insurmontables non. Justes assez grandes pour ne pas être ignorées et assez petites pour ne se faire qu'à peine remarquer individuellement.
Assez fréquentes pour ne pas se faire oublier et nous  laisser un relan d'humeur de cochon dans un coin de tête sans que l'on sache vraiment d'où il vienne ; assez espacées pour que l'on s'y attente pas.

Oh mais ce n'est pas grand chose. Imaginez.
A moitié endormi vous débutez une nouvelle journée de taille de vignes. La pluie en discontinu altère le peu de motivation pour travailler que vous ont laissé un réveil jugé trop matinal et une prédisposition génétique à la fainéantise.
Arrivé au travail, la journée s'annonce des plus classiques. Erreur. Sans le savoir vous n'êtes dans plus exactement dans la même dimension.
Vous sortez de la voiture et allez vous réapprovisionner en fils de fer. Vous vous baissez pour en prendre une poignée.
Et ça commence.

Votre sécateur tombe.

Bien sûr, c'est normal, ça arrive.

Quelques minutes plus tard vous attachez une branche quand vous entendez celle que vous avez attaché 30 secondes avant casser sans raison, d'un bruit lent, empli de suffisance.
Vous réparez la chose, vos fils de fer tombent au sol. Vous les ramassez, votre sécateur s'accroche dans le premier fil de fer venu.

10 minutes plus tard, vous tapez de la tête un autre fil de fer (ou plutôt, celui ci vous agresse sans raison). Le temps de remettre votre capuche et votre casque pour la musique, vous êtes trempés par la pluie qui ricane doucement au dessus de votre tête.
Vous continuez, vous efforçant de ne pas vous retourner car vous savez très bien que ledit fil de fer cessera son grand sourire mauvais pour  redevenir un fil de fer des plus banals à l'instant même où vos yeux se poseront dessus.

5 minutes plus tard, votre gant reste bloqué contre une branche. Vous tirez pour le dégager et l'autre branche que vous étiez en train d'attacher l'instant d'avant, tordue à 180 degrés, lâche pour venir s'étaler de plein fouets en plein dans votre face.

Bienvenue dans l'enfer des contrariétés.


Pas la peine de tenter de fuir en rentrant chez soi. Vous vous faites un thé, tasse brûlante dans une main, la bouilloire dans l'autre. Une éponge mystérieuse, que vous n'aviez jamais vue avant, tombe délicatement à l'endroit précis où vous  alliez reposer la bouilloire une demie seconde plus tard.

N'essayez même pas d'en finir avec cette journée maudite en allant au lit, vous trouverez très certainement une araignée sur votre oreiller que vous essaierez de mettre dehors lorsque vous glisserez  en marchant  sur l'une de vos bottes crottée , atterrirez sur les fesses dans la plus grosse flaque  d'eau du quartier en vous demandant ce qu'il peut bien se passer aujourd'hui.


C'est au milieu de toutes ces passionnantes péripéties que quatre nouveaux protagonistes entrent en scène. Clotilde et Emilien (Français) ainsi que Jarda et Olga (Tchèques) avec qui nous partons visiter le coin lorsque le soleil est de la partie.


Avant de se livrer à des activités aussi sportives nous nous entraînons à la dégustation de Fish and Chips. Après tout le vendredi c'est poisson dans l'assiette. La tradition ne précise pas s'il peut être pané ou non. Une fois l'estomac suffisamment entraînés nous partons à la découverte de peintures Maori.

Vous pensez probablement qu'il s'agit de peinture datant de quelques milliers d'années ?! Et biiiiien ...... à quelques milliers d'années près, c'est le cas. En fait ils datent d'il y a ~200 ans et, de peur que la peinture perde son aspect original, ont été repeint.

L'aquarelle, le fusain, finit tout ça. Aujourd'hui l'art c'est la glycéro, faut vivre avec son temps.


Le lendemain, direction Sumner Lake.

La théorie est simple, prendre direction Sumner Lake (35kms), continuer jusqu'au bout de la route dont la fin n'est pas goudronnée (gravel road), marcher 10kms pour trouver la source d'eau chaude, sortir le maillot et s'y tremper jusqu'à ce que l'on décide d'aller se faire voir ailleurs.

En pratique, ça donne quelque chose plus près des 80kms que des 35, une gravel road sur plus de la moitié du trajet qui finit sur un chemin trop marqué par le ruisselement de l'eau pour que notre voiture porcine Peggy puisse passer malgré ses quatre roues motrices.
Comme tout cochon qui se respecte elle reste courte sur pattes/roues et à tendance à se frotter d'un peu près au sol en présence de boue.



Nous abandonnons donc les voitures pour continuer à pied.
Au programme : pas de source d'eau chaude, de la course de mouton à gogo (pas si facile que ça d'en attraper un dans un espace ouvert !), un pique nique de chef par Jarda et Olga avec cuisinière et casserole dans le sac à dos, cookies, beau temps et beaux paysages avec quelques échantillons de lacs "miroirs". Et encore un peu de cookies.



Et voilà qu'arrive notre dernière semaine de travail.

Prochaine destination à venir : Queenstown !


Pour plus de photos du coin, de nos têtes poilues et de Peggy, cliquez ICI



Robin et Elodie