mardi 9 septembre 2014

La dernière ligne droite

Le temps d’envisager notre départ devient peu à peu une réalité. Et oui, on sait que ça va arriver mais on se rend compte que c’est vrai quand il nous reste moins d’un mois. Nous partons de Cromwell le cœur lourd de quitter George et Molly.
Nous les quittons avec en tête un objectif : visiter les deux dernières régions qui forment la pointe sud de la Nouvelle-Zélande : le Fjordland et les Catlins.

Allan - Première nuit du roadtrip - Queenstown

Pour nous remercier de notre aide sur le Queenstown Bike Festival, Geoff nous offre une croisière sur le plus connu des fjords néo-zélandais : le Milford Sound ou Piopiotahi en Maori. Pour le coup on fait les touristes, flemme de faire 300kms dans la journée, on se laisse tenter par un tour en bus qui nous conduira de la ville la plus proche, Te Anau, à l’embarcadère.
On tombe sur un chauffeur très gentil, très kiwi. Elodie ne se remettra jamais d’une de ses blagues. Saviez-vous qu’un alpaga est en réalité le croisement entre un mouton (sheep en anglais) et une girafe ? Et bien si, ce sont des sheerafes !
Robin remet en doute toute sa personnalité. Si Elodie rigole à ce genre de blague, qu’est-ce que ça peut vouloir dire sur son niveau intellectuel ? Est-ce qu’elle rigole à toutes les blagues, ou bien seulement à celles du plus bas niveau ?

Lac miroir sur la route de Milford Sound. Ce ne sont pas les montagnes que l'on a pris en photo mais l'eau du lac !

Nous arrivons à destination après deux heures de route et la traversée d’un tunnel interminable d’au moins un km de long. Oui, les kiwis sont particulièrement fiers de ce tunnel, il faut dire qu’il doit en avoir trois dans tout le pays. Bref, nous arrivons sur le ponton et embarquons dans le seul bateau à voile du port. 
Il s’agit en fait d’un bateau à touristes sur lequel on a planté deux mats pour donner un air plus « marin » à la croisière. Ne soyons pas mauvaise langue, on aura profité de ces jolies voiles pendant au moins vingt minutes sur les deux heures de croisière.
Nous sommes chanceux, le beau temps est au rendez-vous. Car Milford bas des records pluviométriques avec en moyenne 189 jours de pluies et presque 7 mètres d’eau par an.
Le décor est spectaculaire, des montagnes aux formes abruptes jaillissent de l’eau un peu partout autour de nous, des phoques apprécient également le spectacle sur quelques rochers bien chauffés par le soleil. On ne regrette pas le détour.

Milford Sound - Piopiotahi
Milford Sound tient son nom de la ville d'origine galloise du colon John Grono ayant découvert ces terres en 1912. Cependant les Maoris pensent avoir découvert le lieu il y a plus de 1000 ans lors de leurs expéditions pour trouver la pierre verte sacrée (jade) ou pounamu. Piopiotahi tient son nom de l'oiseau piopio, aujourd'hui éteint. La légende raconte que le demi-dieu Maui-tikitiki-a-Taranga serait mort pendant sa tentative afin d'obtenir l'immortalité pour le genre humain. Pour gagner cette immortalité il partit avec son compagnon, un piopio, traverser le corps de la déesse de la mort en entrant par son ventre pour en ressortir par sa bouche. Après leur échec, l'oiseau, témoin de la mort de Maui, s'envola dans Milford Sound pour pleurer la mort de son ami.

Milford Sound - Piopiotahi


Bref, on en prend plein les mirettes et on se met à la place des colons qui ont découvert cette terre. En parlant d’eux, à leur arrivée ils ont renommé tous les monts, cascades, bout de terre par leur nom ou celui de leur épouse. Comme l'exemple de la cascade Sterling, nommée ainsi par un capitaine de navire en l'honneur de sa femme. En connaissant sa femme et du fait qu'elle soit juste à côté de lui, il n'aurait apparemment pas vraiment eu le choix s'il ne voulait pas dormir avec les phoques ce soir là.
L’une des montagnes de Milford domine le fjord du haut de ses 1683m d’altitude : le Mitre peak ou Rahotu en maori. Environ 550 000 touristes passent ici tous les ans et probablement tous repartent avec sa photo sur leur Nikon ou autre Canon... Et ils repartent avec une vision pour le moins originale de ce fameux « Mitre Peak » car on leur fait croire durant la croisière que Rahotu signifie pénis en maori. Bref, après quelques recherches, Rahotu tient son origine d’un homme légendaire de l'ancien temps dont la conduite aurait mérité une mitre. Son courage n’a pas été représenté par autre chose qu’une mitre. 
Pas très exotique tout ça au goût de certains tours touristiques. Pour rendre le tout un peu plus attrayant on va donc remplacer l’histoire de la coiffe par une partie de l’anatomie masculine… Pourquoi pas !



Milford Sound - Mitre Peak à gauche
Manapouri - Doubtful Sound
Après deux heures de sieste intense dans le bus du retour nous voici de retour à Allan. Nous continuons notre route vers le sud et nous arrêtons admirer un autre fjord quelques kilomètres plus loin : le Doubtful Sound. Le point de vue n’est pas des plus horribles.

Petite parenthèse « sciences naturelles » :
Vous aurez surement remarqué que l’on parle de Milford « Sound » et de Doubtful « Sound ». Les personnes ayant donné leur nom à la quinzaine de fjords du sud de la Nouvelle-Zélande se sont trompés. « Sound » désigne une ancienne vallée creusée par une rivière envahie par l’océan alors que fjord est une ancienne vallée glacière envahie par un océan. Tout ça pour dire que ce sont d’anciens glaciers immenses se déplaçant de six mètres par jour qui ont dessinés ces fjords.
Fin de la parenthèse.




Nous nous dirigeons vers la pointe la plus au sud du pays : la « Slope point » pour y chercher un indice que nous aurait laissé notre ami Allemand Robert, grand amateur de bière. Nous passons la nuit dans un camping avec des petits veaux pour nous tenir compagnie et nous lécher les doigts. On retrouve ici le même type de paysages qui nous ont marqués à notre arrivée en NZ entre pâturages à perte de vue et quelques forêts endémiques.



Kaka point - Pensée pour Gaspard
Nous nous retrouvons maintenant plus proche de l’antarctique que de l’équateur. On parcourt la piste longeant le bord de mer, on s’arrête pour une photo « Kaka point » et nous retrouvons à Curio Bay.

On trouve un petit coin pour passer la nuit sur une petite péninsule au milieu de nulle part. Il fait bon vivre au milieu de nulle part au final.
Curio Bay fait parti des quelques endroits au monde où l'on peut observer le manchot à œil jaune, en voie de disparition. Contrairement à ses congénères ce type de manchot n’aime pas trop la compagnie et ne vit pas en colonie. Nous procédons donc à un repérage des lieux dans l’après-midi avant d’y retourner pour le coucher du soleil, moment propice pour en apercevoir un.
Ces petites bestioles ont choisi un endroit peu ordinaire pour faire leur nid : c’est au milieu d’une forêt fossilisée de 180 millions d’années que l’on retrouve des traces de notre cible. Pour un manchot qui ne veut pas être repéré il devrait songer à laisser un peu moins d’excrément sur son passage. Enfin c’est juste un conseil.
On profite de notre repérage des lieux pour embêter quelques autres créatures à plumes qui selon Robin feraient des cris de cochons quand on leur court après...

Huitriers - Curio Bay

Le soleil décline, nous enfilons nos chaussures et crapahutons le long de la baie. Pour trouver quelques autres curieux venus apercevoir la bête. Nous grimpons sur un rocher pour ne pas être sur la route du manchot et c’est à ce moment-là que nous apercevons celui que l’on attendait tant. Tout le monde esquisse un premier un sourire, il semble hésiter à sortir de l’eau puis prend son courage à deux nageoires pour sauter sur la berge. Un deuxième sourire s’impose à la vue du pingouin se dandinant le long de la roche et secouant son popotin histoire de pas rentrer complètement trempé dans son nid douillet. Un troisième sourire, inévitable, lors d'une montée des marches plus ou moins glamour, en sautillant à pieds joints. Nous sommes aux anges.

Pingouins à oeil jaune - Curio Bay

McLean Falls
Nous commençons notre remontée vers le nord avec quelques petits stops comme la Nugget point ou encore les McLeans Falls. Nous retrouvons la civilisation au bout d’une dizaine de jours dans la ville de Dunedin, on en profite pour faire quelques courses de fin de voyage et pour se faire un dernier ciné avec quelques petits popcorns et autres mis-en-bouche.

Ca y est la fin de l’aventure approche à grand pas, nous
retournons à Queenstown, vendons notre précieux Allan à un autre backpacker français (oui encore un français !) et réservons notre billet d’avion pour la Thaïlande ! Oui, nous faisons un petit break au soleil avant de rentrer manger du camembert, en hiver, encore.
Pascale nous ouvre les portes de sa maison encore une fois pour nos dernières nuits dans le pays.

Nous nous envolons demain matin, après quelques difficultés à contenir toutes nos affaires en moins de 20kg en soute ! Challenge accepted.

See you soon NZ !

Cheers,

Robin and Elodie.


Pour plus de photos de notre dernier raodtrip en Nouvelle-Zélande cliquez-ici !

samedi 23 août 2014

Bye Central Otago et en route vers Milford Sound

Cela fait maintenant un mois et demi que nous sommes arrivés à Cromwell. Nous pensions y rester que quelques semaines mais les toutous tout doux de nos propriétaires ont eu raison de nous. 
Nous sommes donc toujours à Cromwell dans la même petite chambre que la dernière fois. On ne s'est pas fait dévorés par les 3 fillettes du tableau, tout va bien.
Au final personne ne voulait nous manger et les propriétaires, Des et Lynlea, sont adorables, encore une fois : vive les Kiwis !
Nos semaines sont composées de petits boulots par-ci par-là et de promenades avec nos compagnons à 4 pattes : George et Molly.

Promenade quotidienne pour animal à poils longs (Robin inclut)

Des et Lynlea s'envolent pour le Canada et nous laissent maison et bestioles pendant 10 jours le temps qu'une autre personne arrive.
Au programme : des balades matinales avant le boulot, jouer à la balle avec la petite chienne Molly et plaquer George au rugby parce qu'ici même les chiens jouent au sport national.


Le dur labeur

En ce qui concerne le boulot on devient vraiment des pros du démontage/remontage d’étagères pour grand magasins. Ikea n'a qu'à bien se tenir nous avons une nouvelle expertise a mettre en avant sur nos CV, on nous surnomme même la "building team".

Geoff, l'organisateur du Queenstown nous contacte pour une journée de bénévolat sur une autre course qu'il prépare, nous nous engageons aussitôt. Encore un super événement auquel nous participons.

Geoff organise cette fois une course multi-sport reliant deux fameux sommets du coin : les Remarkables et Coronet Peak. On commence la course en ski/snowboard, on enfourche son VTT pour descendre jusqu'au lac, on traverse le lac en kayak, on parcours quelques kilomètres à pied puis on finit a vélo pour grimper tout en haut a la station de ski Coronet Peak. Elodie se transforme en photographe pour l'occasion, que du bonheur !

Dernière épreuve du Peak to Peak

Toutes les bonnes choses ayant une fin, nous avons été cordialement invités par email à quitter le territoire néo-zélandais dans un délai de 45 jours.
Nous mettons le van en vente, ré-empaquetons nos sac-à-dos, rendons les clés de notre bicoque et on file visiter les dernières régions de la Nouvelle-Zélande qu'il manque à notre palmarès : Milford Sound et les Catlins !

Pour plus de photos de la région cliquez ici

mercredi 23 juillet 2014

Départ de Queenstown - Deuxième du nom !


Pour récapituler, après le festival, nous sommes retournés chez Pascale et sa fille Nevada pour qui nous avions gardé la maison en septembre dernier. Elles se sont accordées en cette fin de mois d'Avril un petit séjour à Sydney. Nous veillions ainsi sur leurs petites créatures à poils pendant leur absence.
A leur retour nous parlons de projets et de fil en aiguille, nous voilà en « Wwoofing ». En échange de quelques heures de jardinage par jour, Pascale nous loge et nous nourrit. Nous sommes aux anges, l'envie d'aller re-tailler des vignes nous faisant largement défaut.
On coupe de l'arbre. On nettoie de la terrasse au Karcher. On broie ce qui reste des arbres. On coupe quelques herbes et on en débroussaille d'autres.


Mais on construit une cabane aussi. Et pas de la chiure hein (oui c'est grossier mais j'aime) ! Toile d'arai-gnée en corde, plusieurs étages, barre de pompier (mais si la barre en acier là, qu'utilisent les pompiers et les stripteaseuses), mini-tyrolienne, mur d'escalade et j'en passe. Pas de la tarte non didiou qu’on vous dit.

Nevada dans son saule-pleureur préféré
Parfois on change de rythme. Robin part par exemple pour un travail de 3 jours. Sa mission, s'il l'a accepté (et c'est le cas) : creuser des trous. Il y a plus épique on le concède.
Même le gentil monsieur de l'agence d'intérim en rigole. Cela dit, c'est tout de même du sérieux, il doit pas-ser un test de détection d'une dizaine de types de drogues différentes. D'ici qu’il se prenne pour un lapin et veuille faire sa vie dans un de ces trous ?
Il décroche un autre job avec une société de construction. Encore des trous.

Elodie, pendant ce temps, travaille sur le tournage d'une publicité. Oui, mannequinat, carrière d'actrice, de créatrice publicitaire... tout cela n'a jamais été aussi proche !
Du moins c'est ce que Robin s'imagine qu'elle s'imagine. Dans les faits, elle  transforme d'un twist de poignet bien placé le rouge STOP en vert et libérateur GO avant de faire signe aux voitures d'avancer.

Road Controler - Clyde
En exclusivité OudyeWood, voici son témoignage poignant:
« Road controller. Ca sonne toujours mieux en anglais avec une petite touche d'accent.
Rdv 5h30 du matin, je me console en pensant au petit déjeuner offert à mon arrivée.
Une entreprise de pain australienne décide de tourner sa prochaine pub dans le petit village de Clyde (non Bonnie n’est pas là) pas très loin de Queenstown. On ne comprendra pas très bien le déplacement jusqu'en Nouvelle Zélande pour au final ne pas utiliser montagnes alpines, neige ou quelque chose du genre que l’on ne trouve pas en Australie.
L'enseigne du boucher de la rue principale doit vraiment leur plaire. Ou bien le patron de la fabrique de pain avait envie de se payer un séjour au ski tous frais payés.  Je penche pour la première option.
Mon rôle pendant 11h: empêcher les voitures de ruiner la future publicité axée amateur de tartines.
Au final ça valait le coup rien pour regarder un type habille en pâtissier avec une grosse moustache avec une miche sous le bras poursuivit par une meute de passant aguichée par l'odeur du levain ! En boucle. Pendant 11h. » 

Mais voilà, le temps passe et trois mois après notre arrivée (la deuxième du nom) sur Queenstown, il est grand temps d’aller se faire voir ailleurs et de rendre sa liberté à Pascale, qui nous a accueilli bras, four et porte d’une chambre douillette grands ouverts.

At Pascale's
La meilleure table de Queenstwon : at Pascale's

Nous quittons donc une nouvelle fois Pascale, Nevada dans sa cabane, Bloom la petite chienne ultra-poilue, Pebble le chat-qui-mordille-les-couvertures-en-les-malaxant-et-en-nous fixant-sans-jamais-cligner-des-yeux-même-que-c’est-un-peu-stressant et Sky le chat-tout-doux.

Nous avons passé nos journées à travailler à mi-temps dans le jardin et il est temps pour nous de travailler pour gagner des sous (bien !) et à plein-temps (moins bien…). Mais nous prévoyons de revenir sur Queenstown pour le prochain challenge : "Tu visitera la Fear Factory et Chicken tu ne criera point."
Nous allons tester la maison hantée géante de Queenstown. Si l'on crie "Chicken" (poule mouillée), les lu-mières se rallument, l'aventure s'arrête là, on perd notre défi et on vient implémenter le nombre des 6300 poules mouillées passées par ici.

Nous trouvons une mission d’une semaine via une agence d’intérim. Au programme, désherbage de pieds de vigne. On n’avait pas encore fait ça.
On retrouve l’équipe d’un vignoble pour lequel on avait travaillé quelques mois plus tôt pour la récolte et on se met au travail.

Equipe "weed-busters" - Mount Edward - Cromwell

C’est là qu'on a compris. On s'imaginait en train d’arracher les mauvaises herbes à la main, sur fond de musique issue de La petite maison dans la prairie. Mais non, on récupère de petites pioches et… on creuse. DES TROUS.
Tout est clair, nous sommes la cible du complot du TROU.

Au passage on fait la rencontre de Peter, notre superviseur (alias celui qui vient constater que l’on a massacré un bon nombre de pieds de vignes en tapant de travers avec la pioche).
Nous faisons une découverte intéressante.
Depuis longtemps, nous nous efforçons de percer le mystère de la Pavlova en Nouvelle Zélande. Matériellement il s’agit d’un gâteau, sorte de grosse meringue dans laquelle on ajoute crème et fruits.
Mais symboliquement, c’est la baïonnette au bout des fusils Kiwis unanimement braqués sur les Australiens.
On le sait déjà, la Nouvelle Zélande et l’Australie se chamaillent pour pas mal de choses de la plus haute importance (il faut dire qu’il y a pas foule dans le coin à part ces deux pays) : le rugby et la Pavlova en sont les deux plus gros sujets de discorde.
Du point de vue Australien, la Pavlova est indubitablement Australienne.
Du point de vue Kiwi, les Australiens sont tous des quiches au kangourou et la Pavlova est typiquement Kiwi.

Probablement nommée en référence à une ballerine Russe (non on ne voit pas le rapport entre le ballet et la meringue), le sujet est tellement sensible que même Wikipédia refuse de prendre part et écrit : « Le dessert a été inventé après un voyage de Pavlova en Australie et en Nouvelle-Zélande. Les deux pays revendiquent l'invention de la Pavlova, ce qui est source de conflit. » ; « Keith Money, biographe d'Anna Pavlova, rapporte que le chef d'un hôtel de Wellington créa le plat lorsque Pavlova y séjourna en 1926 pendant un tour du monde. Les Australiens par contre soutiennent que la Pavlova est un gâteau inventé par Bert Sachse à l'Esplanade Hotel de Perth le 3 octobre 1935. »

 Wayne
Le mystère reste donc entier et les enjeux énormes. Il s’agit tout de même de blanc d’œuf battu.
Bref, pour en revenir à nous, On demande régulièrement les avis des Kiwis que l’on rencontre pour récupérer le maximum d’informations pouvant nous permettre d'élucider l’affaire. Jusqu’ici deux témoins se sont révélés particulièrement utiles.
- Wayne tout d’abord, avec qui l’on a travaillé sur le Queenstown Bike Festival, qui nous confesse que la Pavlova a probablement été créée en premier en Australie (!). Mais les Australiens étant, on cite, « trop stupides pour savoir écrire », les Kiwis ont rédigé la recette en premier et ont donc fait entrer le gâteau dans l’histoire.
Peter

- Ensuite, Peter.
Après des jours de travail à ses côté et d’acharnement de notre part, il nous avoue sans retenue que non seulement, la Pavlova est définitivement Kiwi mais également que sa mère inventa elle même la recette originale (elle s’appellait Pavlova). Les Russes sont hors du coup.
Il nous confie même que même si sa mère refusa de céder la recette à qui que ce soit avant de décéder, elle l’a probablement déposé à l’abri dans le coffre-fort familial. Nous n’avons pas réussi à lui faire cracher d’autres morceaux. Mais étant invités chez lui, nous passerons un jour où l’autre et nous percerons le mystère à jour.


Depuis, nous sommes à Cromwell, pas très loin de Queenstown et nous travaillons de temps à autre en intérim. On se trouve dans une petite chambre douillette, dont le prix est raisonnable, très bien équipée, dénichée complètement par hasard.
Le prix est très raisonnable même. La propriétaire ne veut des locations que d’une ou deux semaines maximum. Elle est gentille et nous faisons la connaissance de ses deux chiens qui ne cessent de demander des câlins dès qu’ils aperçoivent un humain.

Tableau - Les 3 laiderons
On s’installe. Un détail nous trouble tout de même. Ce tableau. Sincèrement, il fait peur. Qui peut bien peindre une brochette de trois têtes de petites filles moches, dont l’une à une tête de sole, des yeux énormes fixant d’un regard lourd de menaces.

Première nuit passée au chaud dans le lit confortable. Au réveil, mini-torticolis car soit disant Robin aurait essayé de dormir avec 3 oreillers. Coïncidence ? On ne sait pas.

Et si… Le prix était trop raisonnable, parfait pour attirer du sang neuf. Une à deux semaines ? Les voisins ne remarqueront pas si quelques personnes disparaissent avec ce changement perpétuel.
Les propriétaires sont toujours absents ! Les chiens n’aboient pas. Ne gémissent pas. Ne grognent pas. Ne soupirent pas. Ils n’émettent jamais aucun son. Ils se contentent de nous coller pour se faire caresser en nous fixant droit dans les yeux, sans jamais vouloir en finir. En fait, ils ne ressemblent pas à des chiens. Plutôt des humains transformés qui essaieraient d’attirer l’attention sur quelque chose qui cloche, leurs yeux criant « Fuis ! ».
A l’intérieur, une perruche qui n’a qu’une obsession : goûter vos doigts, comme si elle y était habituée. Coïncidence ? On ne pense plus.
Au moment où nous écrivons ces lignes le propriétaire s’est mis à frapper à la porte ! Soit disant pour réparer la télévision, fourbe !
C’en est trop, nous découvrirons ce qu’il se passe ici…

Au fait qu'est-ce que ça donne de manger du steak haché à la maison ? On a entendu dire que c'était 50/50, soit on attrape une fièvre de cheval, soit on tombe malade comme un chien.

Pour quelques photos de plus, cliquez ICI !
Robin et Elodie


________________

Parenthèse ressources humaines chez les kiwis  : "La HEALTH & SAFETY attitude", édito de Robin Legrand


Robin Legrand
Directeur de la rédaction de l'Erpess
On sait déjà que les Kiwis sont très branchés sur ce qu’ils appellent Health & Safety. En gros, il s’agit d’un service au sein des compagnies de travaux manuels en charge de la sécurité des employés, installant procédures, systèmes et sensibilisation afin de limiter les accidents corporels et de faire en sorte qu’ils ne se reproduisent plus.
Pour les employés cela prend la forme, par exemple, d’un panneau d’information actualisé hebdomadairement détaillant les risques encouru sur le chantier (par exemple : gel. Donc sol glissant. Oui.), d’un document détaillant les accidents de la compagnie au niveau national avec les conséquences et les actions mises en œuvre pour que ceux-ci ne se reproduisent pas ni n’arrivent aux autres branches de l’entreprise. Mais aussi de réunions hebdomadaires pour faire remonter des infos ou prendre la parole sur le domaine de la sécurité, ce qui peut être amélioré.
Bref, un système cohérent et vraiment bien pensé que les personnes en charge prennent souvent très au sérieux. Très. Au. Sérieux.

Le premier sourire que le H&S (Health & Safety) nous avait arraché était lors du remplissage du formulaire d’inscription à l’agence d’intérim qui a trouvé un contrat d’une semaine à Robin. On y a appris que si jamais on manquait de marcher sur un clou, on se devait de remplir un rapport « Near miss ». Alors c’est conceptuel mais en gros on pourrait le traduire par un « rapport de presque-accident ». Grosso modo c’est comme un accident, sauf que c’en est pas un. Par exemple, hop une planche tombe. Bon, pour le coup il y a personne en dessous. Ce n’est donc pas un accident, c’est un presque-accident. Un accident mais pas trop si vous voulez. Grave, mais pas trop.
On se dit que si on avait dû remplir un formulaire à chaque fois qu’on avait manqué de marcher sur un clou… on n’aimerait pas se prendre la pile de formulaires sur le pied (sans compter le fait que du coup, on devrait remplir un autre formulaire). Et on ne parle même pas de la pile de Roger (le papa de Robin)…

On reçoit également des sms automatisé rappelant de faire attention à sa santé. Du genre, « N’oubliez pas de la jouer safe aujourd’hui, on veut que vous retourniez à la maison ce soir. Et n’oubliez pas non plus que quelqu’un attend sûrement votre retour ». 
J’étais en train de passer le balai. En y repensant j’ai bien failli me balayer le pied tout à l’heure mais, Inch Allah, je pense que je m’en serais sorti.

Dernière chose, on doit remplir des « Analyses de tâches » lors de travaux particulièrement à risques. Ceux-ci détaillent les risques encourus, les protections à mettre obligatoirement en place et on signe à la fin pour montrer qu’on a bien compris.
Là, il s’agissait de passer le Karcher. Je n’avais pas prévu de risquer ma vie, donc je suis à la lettre les consignes.
Et pour être franc, je me suis parfois senti con dans ma vie. Mais jamais autant qu’en me trimbalant un extincteur (« à 2 mètres maximum du Karcher ») pour m’assurer que ce dernier ne prenne pas feu.






mardi 15 juillet 2014

Notre interview pour Kiwipal

Un grand merci à Guillaume pour ce super interview pour Kiwipal !

Cliquez sur l'image pour l'interview complet 


Plus d'actus de Kiwipal sur
         


jeudi 15 mai 2014

Le retour à Queenstown

Ca y est ! Nous commençons notre boulot au Queenstown Bike Festival !
Au programme : du vélo, un peu de vélo et encore du vélo., pendant 3 semaines.

On commence les préparatifs de l'événement : fabriquer des flèches de signalisation, distribuer des programmes aux commerçants et défricher les pistes de VTT pour les baliser par la suite, tel est notre devoir !
En pleine montagne Elodie désherbe et se ré-invente paysagiste digne de "Côté jardin" et Robin donne tout ce qu'il a pour éviter de se peindre les orteils avec avec la bombe de peinture orange qui n'attend que ça.

Le jour J approche, les rouleaux "Danger Keep Out" sont en place, les photos pour les réseaux sociaux sont photoshopées, recadrées, logotées (au grand bonheur d'Elodie) et en  avant l'aventure. Tout le monde est dans les starting-blocks, au départ de 10 jours de festival avec au minimum une compétition et une soirée par jour.

Petit résumé rapide des principaux événements : 
Jour -1 : Lancement 
Kelly McGarry, rider professionnel et connu pour ses exploits sur la Red Bull Rampage 2013,ouvre le festival avec un super backflip du toit du Earnslaw, bateau historique à vapeur d'un siècle pour finir dans le lac !
Les médias nationaux et les spectateurs sont présents, and here it goes !
Super sympa comme ouverture de festival.
Notre gentille collocataire Québécoise Marie et Robin sont sur le Jet-boat, chargés de piquer une tête dans l'eau si jamais Kelly oublie soudainement comme nager. Oui mais voilà, il fait -1000° dans le lac, donc euh bon.
Bref on a tellement d'empathie qu'on a froid juste en le regardant.





Jour 1 : Super D
C'est une épreuve ou les passionnés d'enduro (ou masochistes), dévalent en boucle une piste descente pendant 6 heures. Le but est de faire le plus de boucles possible dans le temps imparti.
Jour 2 : Kid's Mini X
200 enfants, prêts à tout pour remporter le vélo de leur rêve, dans une folle course au milieu du parc d'Arrowtown, ville voisine de Queenstown. La compétition est rude mais les récompenses valent définitivement le coup : ballons, pistolets à eau, pompons de cheerleader, oreilles de lapin superbes. C'est la fête du slip.
Jour 2 : 16 inch World Champ
Surement l'une des courses les plus intenses psychologiquement. Il s'agit d'un parcours banal où le plus rapide gagne. Sauf que :
1- la course se déroule dans un bar, zigzagant par ci par là entre les tonnes de spectateurs ;
2- au lieu d'un vélo classique, un vélo d'enfant ;
3- un arrêt au checkpoint pour descendre le plus vite possible une pinte de bière est obligatoire.

Plus la soirée avance et plus on ajoute le :
4 : sans compter la bière renversée sur tous les virages pour les rendre glissants, la moutarde aux endroits stratégiques, les spectateurs qui récupère les gros fûts de bière sous pression et "Karcherise" les concurrents (Sarkozy serait en joie), bref pour le public, un seul un leimotiv : "plus il y a de cascade, plus on rigole".




Jour 3 : Practice pour le Dirtmasters Downhill
Les participant se préparent à l'une des courses les plus techniques du festival du lendemain.
Jour 4 : Dirtmasters Downhill
Course de descente en VTT. Pour l'occasion un nouveau parcours est dessiné dans le bike park de Queenstown. Bon, on ne vous le cache pas, le tracé est  légèrement technique et peut aisément dissuader tout humain normalement constitué tenant un minimum à ses dents.
Robin ouvrira la course, il en garde un souvenir intéressant mais exaltant.

Tout est en place sur la ligne d'arrivée, Robin se voit proposer de faire l'ouverture de la course (le premier pilote à passer sur la course pour dire "bougez vous le popotin, ça commence").
Tout content, il emprunte un vélo au magasin partenaire et prend la remontée mécanique.
Tout content, il arrive au départ de la course.
Moins content, il commence à regarder le tracé.

On vous fait le résumé de la première seconde de lucidité : "Ohmerdemerdemerdequ'estcequejefouslàmerdemerdelecon".

Bref, certains passages à pied à côté du vélo, aucun style, un câlin à un bel arbre inconnu (on tient à préciser que c'était juste pour réconforter l'arbre qui se sentait un peu exclu, n'étant pas de la catégorie natif de Nouvelle Zélande), pas mal de "Holy shit..." qui ont bien fait rire les signaleurs et les quelques spectateurs et c'est l'arrivée. On va s'occuper de l’événement à pied hein.

De l'amateur de vache, du patriote, de la tronçonneuse sans chaîne qui joue sa douce musique


Jour 5 : Slopestyle practice & Airbag Jam
C'est le jour de l'entrainement pour les participants au Slopetyle dont la compétition se déroule le lendemain.
Entre temps "Monsieur tout le monde" peut s'essayer aux backflips, superman, tailwhip, 360, bar spin ou tout autre figure sur un matelas gonflable géant.
Encore une fois ceux qui tiennent à leurs dents émettent quelques réticences.

Jour 5 : Through the lens 
Un événement sans avoir à monter sur un vélo !
Il s'agit d'une compétition de cours-métrages, bien évidemment sur le thème du vélo (et oui, c'est un festival de vélo on vous le rappelle, si ce n'était pas clair !)
Voici les 3 gagnants de la soirée :

  • 1st : GCs (avec tous les riders connus du coin, dont Kelly McGarry)




  • 2nd : From the Shadow (3 jeunes riders locaux de 15 et 16 ans)


  • 3rd : The Spirit of Enduro (à prendre au 2nd degré !)


Jour 6 : Slopestyle 
L'un des événements phare du festival. Il brasse quelques milliers de personnes et est probablement le plus spectaculaire.
Les riders enchaînent les figures, l'ambiance est explosive ; définitivement quelque chose à voir dans sa vie.
Un petit extrait ci-dessous :



Jour 7 : Coronet Enduro 
L'enduro est une discipline qui mélange grosso modo descente et cross country (ou plaisir et masochisme).
On rajoute un peu de pluie et de boue et les participants sont aux anges.
Si si, le "véloman" aime avoir de la boue partout, c'est plus rigolo et c'est pas trop mauvais au goût.

Jour 8 : New World Tour de Wakatipu 
Amateurs de route, voilà leur événement.
De la route, des shorts en lycra moulants, le tout dans un super décor le long du Lac Hayes.
Bon, ce qu'on a préféré sont les hamburgers gratuits et le bon vin rouge car l'arrivée se situait au cœur d'un beau vignoble (Chard Farm).

Jour 9 : Mega Avalanche 
Probablement l'événement qui en met le plus "plein la vue".
C'est une course de descente dont le tracé se situe au sommet de la chaîne de montagne des Remarkables, normalement difficilement accessible.
En toute logique, c'est donc en hélicoptère que nous rejoignons nos postes. On ne s'en plaint pas.

Sommet des Remarquables


Voici donc la liste non exhaustive des principaux événements du festival. Pour les amateurs de bières, il y avait également une soirée tout les soirs.
En gros il nous a fallu environ une semaine d'hibernation pour s'en remettre !
C'était une super expérience pour nous et l'occasion de retravailler dans l'événementiel.

Nous somme donc maintenant à Queenstown, où nous cherchons du boulot pour l'hiver.
En attendant on fait du Wwoofing chez Pascale, la même Pascale pour laquelle on avait gardé la maison en septembre dernier.
Mais tout cela fera l'objet d'un nouvel article !

Retrouvez les photos du festival et des environs de Queenstwon en CLIQUANT ICI 

Robin et Elodie

vendredi 4 avril 2014

Roadtrip d'Auckland à Queenstown


A peine nos deux tourettants déposés à l'aéroport, nous repartons en roadtrip.
Direction : le sud ! Oui, notre feuille de route néo-zélandaise fait preuve d'une extraordinaire logique. Mais on des gens comme ça, nous. On se laisse porter par le vent et les opportunités qu'il dépose devant nous.
Bref, niveau organisation, le seul mot d'ordre c'est « pas de plan, de toute façon quand on en fait, on arrive pas à les tenir ». D'où notre parcours que l'on pourrait qualifier de funky.

Nous repartons d'Auckland, plein de nouveaux vêtements pour venir remplacer leurs congénères troués. Vive les friperies !
Direction Raglan pour rejoindre Kevin et Elo (oui, une autre Elodie. Ça va être dur...). Le but : réunir tout le Master 2 Communication promo 2012 en Nouvelle-Zélande.
Arrivés à Raglan, on s'incruste dans une leçon de surf au dernier moment, en route pour rider sur l'océan.
Nous sommes tellement bons que nous avons (presque) tous réussi à nous lever sur notre planche. Elo Choisy a préféré la méthode « sur les genoux », pas mal non plus. S'il y avait eu un tapis sur la planche Allah aurait été comblé.
Fiers de nos exploits de la veille, nous décidons de relouer une planche pour la journée histoire de savourer les joies du surf par nos propres moyens (trop facile, on est trop bons,  pas besoin de leçon, on est au dessus de tout ça).
Résultats de cette journée : le surf c'est vachement plus dur quand on doit faire face à de vrais vagues et quand on loue une planche moins « paquebot ». On recule de 5 mètres dès qu'une vague arrive, on se tape les orteils sur les cailloux et on passe bien plus de temps sous l'eau que sur la planche.
On comprend sur les coups des 3 heures de l'après-midi qu'une fois les vagues calmées par la marrée basse on pourra retourner dans les vagues avec un minimum de dignité. Ouf ! Nous pouvons aller rendre notre planche en roulant des mécaniques, l'honneur est presque sauf.

Cambridge

Nous continuons notre descente en passant par Cambridge où nous nous sommes baignés dans une rivière d'un bleu profond surprenant grâce à la pureté de son eau. Pure, peut-être, mais pas chauffée. On s'est habitué aux hotpools naturelles nous ! Il fallait donc être un petit peu atteint du ciboulot pour y mettre un doigt de pied, du coup les seuls à avoir réellement fait un plouf sont Kevin et Elo Martin, en toute logique.
Nous continuons notre périple par la visite des « Waitomo Caves ». Les formations rocheuses et autres stalagmites / stalactites sont magnifiques, le tout sur plafond de vers luisants (qui, à ce qu'on apprend, ne sont pas luisants eux mêmes mais produisent de petites crottes phosphorescentes. Gaspard va être aux anges). Super visite.

Waitomo Caves
Prochaine escale à New Plymouth.
Nous arrivons donc dans le Egmont National Park pour la nuit, au pied du volcan Taranaki (Mount Taranaki pour les non-intimes). Etant donné que c'est la seule montagne du coin, dominant sur un par-terre de terrain plat, on se dit qu'il doit vraiment y avoir une vue sympa de là haut. Programme du lendemain bouclé donc.

Réveil 6h30. Les volcans nous manquaient, nous décide donc d'en escalader un. Escalader puisque la pente fait repasser du stade bipède à quadrupède illico.
Bon. On a rien contre les volcans mais 6h30 c'est pas possible. De toutes façons il y a trop de vent, il fait froid, on voit même pas à 50 mètres à cause du brouillard, il y a peut être des mouches, on a plus de Nutella, pas sûr qu'il reste des chaussettes assorties et accessoirement, un peu la flemme de sortir du lit.
Une belle brochette de marcheurs partent sans nous, nous abandonnant durement dans nos lits douillets au chaud. Quel dommage.
On se réveille 4 heures plus tard et comme le temps semble s'être dégagé, on lance nos chaussettes sales contre le van, on enfile celles qui ne restent pas collées et c'est parti.
Au programme, 6,3 kms pour l'aller. Tranquille. 1 600m de dénivelé positif sur les 4 derniers kilomètres. Moins tranquille. Mais qu'importe on a du poulet en boite et des pommes. On aurait eu des bananes, l'Everest était à nous.

Mount Egmont track
Pour faire simple, au début ça monte. Ensuite, toujours en montant, on croise les randonneurs partis dès potron-minet redescendant groupe par groupe, secoués par le gros vent là haut, trempés par la pluie et l'humidité des nuages qui empêchent de voir à plus de 10 mètres, glacés par les -9°, dégoûtés de ne pas pouvoir monter au sommet dans ces conditions où de toutes façons, ils ne verraient rien.
On veut pas savoir, c'est sûrement un complot de la Société-des-Gens-qui-se-lèvent-tôt pour nous empêcher d'arriver au sommet.
Par la suite, surprise ça monte.
On arrive à la fin du sentier tracé, à nous les balises. On peut considérer que jusque là, c'était plat vu ce que ça donne maintenant dans la poussière et les pierres volcaniques. Les garçons ont des étoiles dans les yeux, gonflés à la testostérone : « j'aurai le sommet de ce volcan, je l'aurai. On s'est pas levé à l'aube de 10h pour ne pas arriver en haut ! ». Et les filles sont un peu plus frileuses, l'une abandonnera l'ascension à 200m du sommet et jouera au caillou pendant l'heure suivante, l'autre développera une obsession pour ses nouveaux dieux, les morceaux de bois peints plantés dans le sol que d'autres personnes plus saines d'esprit appellent « balises ».
Défi réussi, une vue époustouflante au dessus des nuages nous attendait en haut mais nous sommes tout de même heureux de retrouver le plancher des vaches, du moins un plancher à un angle raisonnable pour retrouver l'usage normal de nos membres d'homo-sapiens-sapiens-flemardus.

Mount Egmont Summit

Après quelques plages, et quelques passages par des jardins d'enfants (on vous a déjà dit que les jardins d'enfants sont géniaux ici : tyrolienne, bateaux de pirates etc.) nous nous retrouvons déjà à Wellington. Nous retournons au Te Papa Museum, super musée interactif qui vaut le détour si jamais vous vous retrouvez un jour à Wellington.
Une petite bière sur les quais et on embarque à 1h30 du matin sur le ferry pour retrouver nos terres du sud que nous aimons tant. Le nord à beau avoir des paysages atypiques et différents tous les 50kms, le charme des montagnes du sud n'est pas dégueulasse non plus. Nous quittons donc la civilisation pour retrouver une île aux stations-essence éparpillées tous les 120kms et aux villes peu courantes.

Wellington
Cette fois, c'est la côte ouest que nous parcourons.
Au programme, la fameuse Abel Tasman Track et ses plages de sable fin, les glaciers Fox et Franz Joseph et la Copland Track avec en récompense à la fin de la randonnée des hotpools naturelles avec vue sur les sommets des alentours. Il y a pire comme vacances, on vous l'accorde. On finit notre roadtrip par les finales nationales de rodéos à Wanaka et nous revoilà à Queenstown. Petit détour par le Ferg Burger évidemment et c'est ici que notre route se sépare de celle de Kev et Elo.
Il faut bien redescendre sur terre de temps en temps, objectif suivant : trouver du boulot dans la région !

Rodéo à Wanaka

Nous retrouvons donc nos vignes avec bonheur pour la récolte. 5 jours de travail, pas mal de « Where are you from ? », de jus de raisin, de grappes goûtées (pour la conscience professionnelle) et de sauvetages de perce-oreilles qui ne voulaient pas finir labellisés en Vin bio.
On ajoute une équipe au top et la mère du manager qui prépare des tonnes de friands, cupcakes et cookies pour la pause de 10h et c'est le pied.

Mouton-Chien
On se pose dans un Criket Club aménagé en camping super cheap rempli de hérissons, d'un mouton-chien, de truites qui galèrent à remonter le ruisseau et de lapins à foison. Pour compléter le tableau dans la même branche, le manager est «abatteur » freelance.
En gros ça donne un vieux camion type 25m3 avec une poulie un peu rouillée à l'arrière, un cochon grouikant rentre dedans, il ressort en Fleury Michon. Pas très sexy.
Après ça il est très gentil et de bonne compagnie, il vient nous voir toutes les 20 minutes pour savoir si on a payé. On lui explique et lui montre l'étiquette qu'il nous a donné quelques minutes plus tôt, un petit « Ah oui c'est vrai j'ai oublié », et enfin un « Pas de soucis. A dans 20 minutes. »

A 22h30 tout le monde doit être dans les véhicules et plus de bruit ni lumière dehors.
A 22h29 max c'est fait.
Pas envie de visiter l'intérieur du camion.

On saute dans Allan et nous voici maintenant à Queenstown pour le Queenstown Bike Festival !
Au programme, participer à l'organisation de la bête.
Une semaine d’événements autour du vélo (descente, descente marathon, tour du lac énorme, slopestyle, course d'obstacle sur des vélo d'enfant dans des pubs avec un verre de bière à la main...). Du sérieux.

On est plutôt impatients de travailler sur la descente marathon du dernier jour où les pilotes se font monter en hélicoptère sur un sommet pour se tirer la bourre sur un parcours descendant à fond les ballons, le tout dans un décor de rêve.

Va falloir patienter jusqu'aux photos !

Pour Plus de Photos du roadtrip : Cliquez ICI 

Robin et Elodie